Lorsqu'une équipe de scientifiques suisses et danois a atterri en hélicoptère sur une petite île au large de la côte nord du Groenland en juillet, ils n'y ont pas beaucoup pensé. Ce n'était que "l'un des cent sites" visités par l'équipe, explique le chef de l'expédition Morten Rasch, tout en collectant des échantillons pour eux-mêmes et d'autres scientifiques du monde entier. Ils avaient eu du mal à trouver leur destination, appelée l'île d'Oodaaq, mais ont finalement pu atterrir et y passer environ 15 ou 20 minutes avant de repartir. "Ce n'était rien de grand pour nous", explique Rasch, de l'Université de Copenhague. Sauf qu'ils n'étaient pas du tout sur Oodaaq, mais sur une île auparavant non documentée qui détient maintenant une distinction intéressante qu'Oodaaq détenait autrefois : la masse continentale la plus septentrionale du monde entier.

Ils ne s'en sont pas rendu compte pendant un certain temps. Ce n'est que plus tard que le journaliste danois Martin Breum, qui accompagnait l'expédition, relisait ses notes et réalisa que l'équipe se trouvait à environ 80 milles au nord d'Oodaaq, dans un endroit où il n'était pas censé y avoir d'île du tout. Lorsque Breum a appelé Rasch pour lui annoncer la nouvelle, « je n'y ai pas prêté beaucoup d'attention », dit Rasch en riant. Il était, après tout, au milieu de sa saison chargée à la station de recherche de Qeqertarsuaq, la petite ville du Groenland où il vit. Mais lorsque Breum a publié un article sur la découverte dans un journal danois, soudainement « il y a eu beaucoup d'intérêt », dit Rasch. Depuis lors, il répond aux appels de journalistes du monde entier attirés par l'histoire de la nouvelle île mystérieuse découverte par accident. "C'est drôle, maintenant mes amis appellent et disent 'Morten, tu es devenu célèbre dans le monde entier !' et je leur dis juste 'Ouais, et j'ai juste besoin de dormir.' »
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