(…) Les pigeons emmenaient le jour dans leurs ailes
et tu allais dormir dans la chambre où peut-être écrivit Breton.
Des années après le jour se lève dans le village où tu habites.
L’amour a dédoré ses ailes d’ange au plafond.
C’est un printemps humide tout imbibé de vert.
Tu te trouves sur la colline, près de la collégiale.
Tu n’écris plus de chansons, tu t’enveloppes d’ombre.
Tu te nourris et te fortifies d’obscurité.
Tu es souterraine et jumelle à la nuit.
Le temps voyage comme une plume sur l’eau noire.
Tu as abandonné bien des choses
et il te reste vivre.
Évelyne Encelot