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Vivre ne suffit plus, il nous faudra survivre ...
Les Maldives, l'île poubelle cachée ...
Rien ne m’a jamais semblé plus louche que ce mythe du bonheur que l’on veut nous faire avaler à la cuiller, à l’entonnoir, selon un forcing de plus en plus spectaculaire. Plus le travail devient astreignant, bruyant, déprimant, plus on nous parle de loisirs enchantés. Plus les océans et les cieux comme la terre patrie deviennent pollués, plus on nous parle de paradis solaires et de nature régénératrice. Plus le cancer et l’asphyxie citadine gagnent du terrain, plus on nous parle de joie de vivre, de santé, d’éternelle jeunesse et de beauté corporelle. C’est que le bonheur, ce gigantesque attrape-cons, est de toute évidence la plus formidable industrie à gros profits de cette dernière décennie. Pas pour rien que les marchands de bonheur pullulent, pas sans raison qu’ils font tous fortune. Tous n’ont qu’un seul but, une unique optique : vendre à tout le monde, à n’importe quel prix, du soleil, de la vague, du terrain, du béton, de l’électro-ménager, de la Hi-Fi, du gadget, du taux confort et de la vraie merde. Bref pousser à la consommation à outrance, à l’achat forcené, à la dépense, à la promotion. À la prospérité du commerce et de l’industrie, mamelles du pouvoir.
Jacques Sternberg, Vivre en survivant, 1977.Les Maldives vendues au public ...
Tags : vivre, bonheur, parle, faudra, rien
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