Hors du soleil,
des baisers et des parfums sauvages,
tout me paraît futile…
C’est le grand libertinage de la nature
et de la mer qui m’accapare tout entier.
Que d’heures passées à écraser les absinthes,
à caresser les ruines,
à tenter d’accorder ma respiration aux soupirs tumultueux du monde !
Enfoncé parmi les odeurs sauvages
et les concerts d’insectes somnolents,
j’ouvre les yeux et mon cœur
à la grandeur insoutenable de ce ciel gorgé de chaleur.
Ce n’est pas si facile de devenir ce qu’on est,
de retrouver sa mesure profonde.
Albert Camus