Saviez-vous que près de 90 % des huîtres élevées à Cancale avaient des origines Japonaises ? Dans les années 1970, alors que les parcs à huîtres français étaient touchés par une épidémie, les ostréiculteurs du Tohoku et d'Hiroshima avaient envoyé des naissains (des bébés huîtres) en Bretagne ainsi qu'en baie d'Arcachon.
Par la suite, les autorités françaises ont importé 50.000 huîtres japonaises qui se sont parfaitement acclimatées aux littoraux. Sur la côte Sanriku, au nord-est du Japon, tout le monde connait cette histoire.
"Lorsque nous avons été frappés par le Tsunami, qui a détruit tous nos parcs, en mars 2011, les Français ne nous ont pas oubliés" sourit Akira Chida.
Quelques mois après la catastrophe, les conchyliculteurs d'Iwate mais aussi de Miyagi ont reçu 7 tonnes de matériaux ainsi qu'un soutien financier de 200.000 euros de la Fondation de France. Au Japon, le geste a été baptisé France O-kaeshi (le cadeau de retour).
Cinq ans après, la vie est encore pénible dans le Tohoku. Si à Matsushima on relève doucement la tête grâce au tourisme, plus au nord, la situation est encore compliquée.
"Nous étions 600 conchyliculteurs avant le tsunami, nous ne sommes plus que 200".
La ville comptait 24.000 habitants. Presqu'entièrement détruite, elle n'en abrite plus que 19.000. 2.000 sont décédées avec le tsunami, les autres ont refait leur vie ailleurs.
Beaucoup sont encore hébergées dans des logements temporaires. La population vieillit, l'année dernière, il n'a été enregistré que 100 naissances.
Jeanne Takada pour ouest-France du 31.3.2016