Chaque matin, pendant trente ans, vous m'avez embrassée,
le même baiser, un pur coup de bec , chaste

comme du pain grillé. Regardez par la fenêtre.
Prenez une leçon du chat qui visite notre cour :

Caché dans les buissons, les muscles toujours prêts.
Observez-le avec moi,

entrer dans le jardin , les oreilles soulevées et raides , comme s'il écoutait
quelque ancien appel primal, au fond de la gorge

quelques grognement. Attrapez les parfums à la dérive, les odeurs chauffées
à travers les feuilles. Laissez chatouiller vos organes tactiles favoris.

Réinventez-moi. Imaginez votre bouche
comme une  peluche. Pensez aux différentes façons

de me prendre. Quand je suis penchée pour sentir une rose
ou grignoter une baie , pas au courant de votre arrivé furtive,

imaginez-vous chat, se faufilant hors des buissons ,
pattes feutrées . Allez-y doucement, glissez-vous,

comme si vous ne bougiez pas du tout. Imaginez -moi douceur
et crème. Puis bondissez. Léchez-moi

avec votre langue râpeuse. Laissez-moi
demander grâce . Dévorez-moi jusqu'à l'os .
D. Lockward