Jour après jour,
le marcheur a appris à connaître son vieux copain de Chemin.
Il sait qu'il est humble, discret, bousculé par le monde moderne.
Il ne la ramène pas,
caresse en passant de vieilles maisons tout de guingois,
dévale les pentes en charriant son content de boue.
Le chemin n'a pas d'orgueil, seulement de la fierté,
pas de prétention, seulement de la mémoire.
Il est étroit, sinueux et persévérant, comme une vie humaine.
Tandis que la place de l'Obradoiro, par quoi il se conclut,
est un lieu gonflé de puissance, fastueux et construit pour impressionner.
Jean-Christophe Rufin