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Nous sommes devenus aveugles ...
Par Fabrice Nicolino
Vous connaissez le principe du pâté d’alouette, n’est-ce pas ? Vous prenez un cheval, une alouette, et vous mélangez le tout. Sous le nom (à peine) frauduleux de « pâté d’alouette ». C’est à cette coquecigrue que je songe, en ce lundi après-midi, après avoir écrit quelques lignes, voici trois heures, sur le résultat des élections municipales françaises. Coquecigrue ! Le mot est apparu dans notre langue par la grâce exquise de Rabelais, dans son grandiose Gargantua, où son héros Picrochole « fut avisé par une vieille lourpidon que son royaume lui serait rendu à la venue des coquecigrues ».
La coquecigrue est une absurdité, car elle est le mariage entre un coq, une grue, et de la ciguë, ou une cigogne. Pourquoi avoir pensé à cela ? Toute la France politicienne, qui se compte tout de même en millions d’humains, attend avec fébrilité l’annonce d’un remaniement dans le sinistre gouvernement actuel de notre pauvre République. Et dans le même temps, on apprend la publication d’un nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Vous vous en doutez certainement, le dérèglement climatique s’aggrave dans des proportions terribles (ici).
Nous allons vers des conflits, des famines, des inondations, des sécheresses, une érosion massive, des extinctions d’espèces par milliers, l’acidification accrue des océans, le malheur pour tous ou presque. Parce que nous avons encore confiance dans des gens comme Hollande ou Sarkozy en France. Ou Merkel en Allemagne. Ou Obama aux États-Unis. Ou Poutine en Russie. Ou Li Keqiang en Chine. Ou Manmohan Singh en Inde. Le monde court de plus en plus vite vers une destinée affreuse, et tant d’entre nous se demandent qui sera ministricule. C’est ridicule. C’est abject. J’ai honte.
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