Respire, et rends à l’air, fleur de l’air, ton haleine,
et que ton souffle chaud fasse embaumer des fleurs,
respire pieusement en regardant le ciel,
et que ton souffle humide étoile encore les herbes.
Laisse nager le ciel entier dans tes yeux sombres,
et mêle ton silence à l'ombre de la terre :
si ta vie ne fait pas une ombre sur son ombre,
tes yeux et ta rosée sont les miroirs des sphères.
Sens ton âme monter sur sa tige éternelle :
l’émotion divine, et parvenir aux cieux,
suis des yeux ton étoile,
ou ton âme éternelle,
entrouvrant sa corolle et parfumant les cieux.
Paul Fort