À l’endroit même où je marchais étaient passés en un claquement de siècles des chasseurs du magdalénien, les éléphants d’Hannibal cheminant vers Rome, des huguenots assoiffés de sang provençal et une procession d’ancêtres ruraux : soldats de l’Empire...
Lire la suiteJe somnole sous un cèdre quand un orage me chasse dans la cabane. Alors, se déploie en moi un immense sentiment de sécurité procuré par le spectacle d'une tasse de thé fumant pendant que, dehors, le ciel se déchaîne. L'ouest est en fusion. La pluie a...
Lire la suiteIl avait suffi de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J’étais tombé sur un tas d’os. Je regretterais longtemps cette chute parce que je disposais jusqu’alors d’une machine physique qui m’autorisait à vivre en surchauffe. Pour...
Lire la suiteMa jouissance se nourrissait du retour de mes forces. Guérir tenait du processus végétal : la santé se distribuait dans l’organisme comme les fibres de la plante. Elle rampait, poussait. Mon soin était de la laisser se déployer en jouissant mezza voce...
Lire la suiteLa vodka, en ces contrées, est le meilleur allié des gouverneurs, le couvercle sur le chaudron. Sans lui, que de rébellions naîtraient ! […] Ne sait-on pas que les vraies révolutions sont toujours menées par des Staline, des Robespierre ou des Saint-Just...
Lire la suiteHiroshima Un haut lieu, c'est un arpent de géographie fécondé par les larmes de l'Histoire, un morceau de territoire sacralisé par une geste, maudit par une tragédie, un terrain qui, par-delà les siècles, continue d'irradier l'écho des souffrances tues...
Lire la suiteJaillissent à mon esprit les visions de mes proches. Mystère des mécanismes spirituels, des visages sautent à la mémoire. La solitude est une patrie peuplée du souvenir des autres. Y penser console de l'absence. Les miens sont là, dans un repli de mémoire....
Lire la suite...En arrivant au sommet des tours, je sortais du boyau de l'escalier, et le jour explosait. Paris était là, gris , bleu, veine d'artères, bruissant, bourdonnant. Une ville est un tapis dont la cathédrale est la prière. Ce n'était jamais la même vision,...
Lire la suiteLes hommes qui ressentent douloureusement la fuite du temps ne supportent pas la sédentarité. En mouvement, ils s’apaisent. Le défilement de l’espace leur donne l’illusion du ralentissement du temps, leur vie prend l’allure d’une danse de Saint-Guy. Ils...
Lire la suitej'ai appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer. Elle invitait à s'asseoir devant la scène, à jouir du spectacle, fût-il un frémissement de feuille....
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